Comment devenir son meilleur ami ?
La bienveillance, ça se muscle. Et avant de chercher à en distribuer aux autres, il importe de s’occuper de soi. Cesser de se mettre la pression, cela peut commencer par une chose toute simple : prêter attention à la façon dont on se parle. Et s’adresser à soi-même comme on le ferait avec un.e ami.e.
J’étais persuadée d’avoir tout bon sur ce terrain-là.
Jusqu’à ce matin où, après une mauvaise nuit, j’ai lâché le pot d’amandes moulues dans la cuisine. Comme je n’étais déjà pas vraiment en avance, la perspective de devoir sortir l’aspirateur et traquer des morceaux de verres et de la poussière d’oléagineux aux quatre coins de la pièce était très loin de me réjouir. Et c’est parti tout seul : « Ah, mais quelle c***e ! »
Oups.
Sérieusement ?
Comment aurais-je réagi si c’était un copain ou une copine qui avait laissé échapper ce bocal ? On aurait sûrement rigolé de ce moment de faiblesse, fait attention à ne pas se blesser sur un tesson et nettoyé le sol en se demandant si ramasser de la poudre d’amandes est plus ou moins aisé que du persil séché ou du bircher müesli.
Mais jamais, ô grand jamais, je ne l’aurais insulté.e. Ça ne m’aurait pas traversé l’esprit.
De même il n’y a aucune raison de mal se parler sous prétexte que ça sort tout seul ou qu’on le mérite bien.
Absolument aucune.
Décider une bonne fois pour toutes d’entrer en amitié avec soi-même, ça peut commencer par là. Par prêter attention à la façon dont on se cause. Parce qu’on le vaut bien.
On tente l’aventure ?
Pendant une semaine, prêtez attention à la manière dont vous vous adressez à vous-même. A chaque fois que vous vous surprenez à utiliser des mots que vous n’emploieriez pas avec un.e ami.e, faites une pause et reformulez votre phrase de façon plus sympa. Pas besoin d’en rajouter une couche en mode « mais quelle c***e, comment je me parle ! » – mieux vaut en rire, car ça ne va pas vous venir du premier coup. Mais vous verrez, à la longue, votre cerveau pourrait bien y prendre goût.