Dans la série des phrases qui m’inspirent, il y a celle-ci, issue de L’Empire contre-attaque, à mon sens le meilleur épisode de toute la saga de La guerre des étoiles. J’ai beau l’avoir vu et revu environ 215 fois, cette citation frappe à chaque fois. Et à chaque fois que je m’apprête à tenter de l’inédit, comme lorsque je doute de mon envie d’entreprendre quelque chose, elle me revient à l’esprit.

Pendant les dernières vacances de Noël, par exemple, je me suis dit « tiens, je pourrais me remettre à la peinture ». J’avais quelques jours de congé, un peu de temps devant moi, les étoiles semblaient alignées.

Il ne me manquait qu’un ingrédient : l’enthousiasme. Cette démangeaison au creux de la main qui ne s’apaiserait qu’au moment où j’aurais sorti pinceaux, papier, couleurs et entamé un dessin.

Je me suis poussée un peu, espérant que ça viendrait. En essayant de refermer l’armoire où je planque mon matériel, j’ai remarqué que quelque chose coinçait la porte – un rouleau qui avait glissé. Au lieu de le repousser au fond du placard et de ne plus y penser, je l’ai ouvert. Il contenait des posters ramenés de plusieurs concerts auxquels j’avais assisté pendant l’année. Et j’avais très envie de les voir au mur.

Cet après-midi-là, je n’ai pas fait de peinture, mais j’ai redécoré mon salon ! Entre deux plantages de clous, j’ai réalisé que j’en rêvais depuis au moins deux ans ! Je ne suis pas la reine du bricolage, mais j’ai pris un plaisir fou à encadrer, mesurer, tapoter, suspendre. J’y étais entièrement. Bien davantage que si je m’étais forcée à peindre.

Évidemment, on ne peut pas toujours faire ce qu’on veut. On doit payer ses factures, laver la vaisselle ou passer l’aspirateur. Mais effectuer ces corvées en s’engageant à fond leur donne une autre dimension (j’en parlais ici).

Le reste du temps, lorsqu’on a le choix, c’est important de faire des choses qui nous nourrissent, qui nous font plaisir. Et ça l’est tout autant de s’arrêter quand on réalise qu’on n’y est pas.